- laisser-courre
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⇒LAISSER-COURRE, subst. masc. inv.VÉNERIEA. — 1. Moment (et p. méton. lieu) de la chasse où l'on découple les chiens. P. métaph. Frapper cette porte avant que sa sortie majestueuse de jeune princesse en peignoir éponge ne donne le signal. Ainsi dans chaque petit groupe humain (...), celui qu'on consulte, auquel on se réfère d'un biais de l'œil avant le laisser-courre (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 15).2. P. méton. Sonnerie du cor de chasse annonçant ce moment. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Chasse à courre (et plus précisément les opérations préliminaires, du travail du valet de limier jusqu'au découpler) et, p. méton., terrain de (la) chasse (où a lieu l'attaque). Un beau laisser-courre (synon. un beau courre). Aller au laisser-courre (BAUDR. Chasses 1834). La forêt de Saint-Germain où il devait chasser le lendemain, en lui promettant de le faire assister aux émotions nouvelles pour lui d'un laisser-courre (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859 p. 352). Ils [les chiens] n'auraient pas de soupe pour les calmer, M. de Voborne n'en donnant jamais le matin à ses chiens les jours de laisser-courre (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 9).REM. 1. Laissé-courre, subst. masc. inv. Même sens. (Ds Nouv. Lar. ill., Pt Lar. 1906 et Lexis 1975). 2. Laisser-courir, subst. masc., hapax. Alors, ce fut le laisser-courir. Les cavaliers (...), les chevaux, (...) les chiens, tête haute, la narine ouverte à l'émanation vive que la sueur rendait plus chaude, accéléraient leur train (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 102).Prononc. : [
], [le-]. Étymol. et Hist. 1. 1387-91 « action de découpler, de lancer les chiens après la bête; moment où a lieu cette action » (GASTON PHÉBUS, Chasse, éd. G. Tilander, 36, 3 : quant vendra au laissier courre); 1566 laissez courre (in H. DE LA FERRIÈRE, Chasse sous les Valois, p. 49 ds TILANDER Mél., p. 296); 2. 1583 laissez courre « lieu où on découple les chiens, où se doit lancer le cerf » (GAUCHET, Plaisir des champs, p. 193, ibid.); 1655 laissé-courre (R. DE SALNOVE, Vénerie royale, ibid., p. 295); 1739 laisser courre (LANGLOIS, Dict. des chasses, p. 113, ibid.); 3. 1769 « fanfare » (GOURY DE CHAMPGRAND, Traité de vénerie et de chasse, p. 40, ibid. : l'on sonne les tons du laisser coure). Substantivation du syntagme verbal laisser courre, terme de cynégétique, v. laisser1 (étymol. et hist. I A 1 a) et courre1.
laisser-courre [lesekuʀ] n. m. invar.ÉTYM. Av. 1391, Gaston Phébus; de laisser, et courre, forme anc. de courir.❖♦ Vén. Moment de la chasse où l'on découple les chiens. — (1583). Lieu où les chiens sont découplés (→ Courre, cit. 4).♦ (1769). Sonnerie, fanfare qui signale le laisser-courre.♦ Par ext. La chasse elle-même.0 La forêt de Saint-Germain où il devait chasser le lendemain, en lui promettant de le faire assister aux émotions nouvelles pour lui d'un laisser-courre.Ponson du Terrail, Rocambole, t. 1, II, p. 352, in T. L. F.
Encyclopédie Universelle. 2012.